Retards, pannes électriques, pannes mécaniques, rames à l’arrêt au milieu de nulle part : le calvaire est devenu banal. Les témoignages s’accumulent comme les heures perdues dans des wagons immobiles, sans eau, sans information, quand ce ne sont pas les voyageurs qui informent les contrôleurs, sans assistance. Certains passagers sont restés bloqués plus de six heures, livrés à eux-mêmes, parfois évacués en pleine nuit ou secourus par la croix-rouge du Puy-de-Dôme comme en temps de guerre. On frôle l’absurde : à quand la distribution de sacs de couchage en gare de Bercy avant le départ du train ? L’imprévisibilité du trajet fait passer la loterie nationale pour un modèle de fiabilité.
Le mépris organisé
Depuis des années, les élus auvergnats multiplient les courriers, les pétitions, les réunions avec la direction de la SNCF ou le ministère des Transports. En retour ? Des promesses, puis des silences. Les nouvelles rames tant attendues ? Annoncées pour 2025, elles sont désormais reportées – au mieux – à fin 2027. En langage SNCF, cela veut dire : “un jour, peut-être, si vous êtes sages.” Clermont-Ferrand, pourtant capitale régionale, reste l’une des grandes oubliées du réseau national, comme si ses habitants n’avaient pas droit, eux aussi, à la ponctualité.
Un prix qui grimpe, un service qui s’effondre
Ironie ultime : pendant que le service décline, le prix du billet, lui, ne cesse d’augmenter. Un aller simple Clermont-Paris peut aujourd’hui dépasser 70€, pour un trajet aussi incertain qu’interminable. Alors oui, la question mérite d’être posée : et si, nous aussi – les utilisateurs – , on arrêtait de payer ?