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Valoriser les jeunes fiertés locales

Le Prix Jeunes Chercheurs, une scène ouverte sur la recherche clermontoise
Chaque année, le Prix Jeunes Chercheurs de la Ville de Clermont-Ferrand met en lumière la richesse et la diversité de la recherche locale. Pour cette 28 édition, quinze jeunes docteurs issus de l’Université Clermont Auvergne et de ses établissements partenaires ont relevé le défi de rendre accessibles plusieurs années de travail scientifique.

Avec pour objectif de partager leur passion et rendre compréhensibles des sujets souvent complexes, le Prix Jeunes Chercheurs est un exercice de style exigeant, mais essentiel pour rapprocher science et société. À la clé, sept prix décernés par un jury composé de professionnels et de passionnés, récompensant les présentations les plus convaincantes.

Économie, biologie, histoire contemporaine, gestion, astronomie, informatique, chimie organique, microbiologie, littérature française, archéologie, génie électrique… Cette année encore, les participants ont su transmettre leur enthousiasme et éveiller la curiosité par leur talent de vulgarisation.

À travers cet événement, la Ville de Clermont-Ferrand salue l’engagement et le talent de ces jeunes docteurs récemment diplômés. Pour rappel, le site clermontois d’enseignement supérieur rassemble près de 1 000 doctorants répartis dans 47 unités de recherche. Chaque année, environ 200 soutenances viennent nourrir un écosystème académique particulièrement dynamique.

Grand prix de la Ville de Clermont-Ferrand : 5 000 €

Étienne Russeil

Docteur en Particules, interactions, univers
École doctorale sciences fondamentales
Laboratoire de physique Clermont Auvergne (LPCA)
Intitulé de la thèse : Ingénierie de caractéristiques et apprentissage automatique pour l’astronomie du 21 siècle e

En bref : L’astronomie temporelle étudie les sources astrophysiques qui s’illuminent puis s’éteignent, appelées “transitoires”. Leur étude permet de comprendre la composition et l’histoire de l’univers. Le futur observatoire Vera C. Rubin, qui entrera en service à la fin de 2025, observera des millions de transitoires chaque nuit, à partir desquels il sera possible d’établir l’évolution de la luminosité de l’objet au fil du temps (courbes de lumière). Il est crucial d’extraire un maximum de connaissances de ces courbes de lumière. Cependant, étant donné la taille et la complexité des données, l’utilisation de méthodes d’apprentissage automatique (ML) est nécessaire. Afin de les entraîner au mieux il est essentiel que les données soient caractérisées correctement. Cette thèse consiste à développer des outils pour traiter les données de manière optimale, optimisant ainsi les résultats de ML à venir. Ils ont été éprouvés sur des simulations et des données réelles en préparation au télescope Rubin.

Prix public de la Ville de Clermont-Ferrand : 2 500 €

Maxime Moreau
Docteur en Génie électrique, électronique et système
École doctorale sciences pour l’ingénieur
Intitulé de la thèse : Vers un traitement du cancer de la prostate par plasma froid

En bref : Le plasma est le 4 état de la matière. En fournissant suffisamment d’énergie à un gaz, on peut séparer les électrons de leurs noyaux et aboutir à la création d’un gaz dit ionisé : un plasma. Défini par sa faible température et sa chimie riche bien que complexe, le plasma froid est particulièrement intéressant dans le domaine biomédical dont l’oncologie. Ma thèse a permis d’étudier l’interaction entre plasma froid et cancer de la prostate et de développer un dispositif de traitement se voulant plus efficace sur les tumeurs.

Prix Fondation Université Clermont Auvergne : 1 500 €

François Robinet
Docteur en Histoire contemporaine
École doctorale lettres, langues, sciences humaines et sociales Centre d’histoire espaces et
cultures (CHEC)
Intitulé de la thèse : Blasquisme, Populism, boulangisme. Une histoire critique et comparée du populisme à l’ère des masses (Espagne, États-Unis, France, fin du XIX siècle)

En bref : Alors que la notion de populisme est devenue incontournable dans le champ politico-médiatique, son utilisation scientifique reste débattue à cause d’une absence de définition claire et d’une connotation toujours polémique. Cette thèse est donc une critique du concept de « populisme » en étudiant les mouvements politiques considérés comme ses expressions originelles, à la fin du XIXème siècle : le boulangisme en France, le blasquisme en Espagne et le
People’s Party au Kansas (États-Unis). Grace aux méthodes de l’histoire politique comparée et de la sociohistoire, cette étude aborde ces trois mouvements sur le plan des idées, des programmes et des cultures politiques. Elle envisage également les caractéristiques de leurs militants et de leur électorat, ainsi que la façon dont ils s’organisent et investissent la lutte électorale, afin d’éclairer leur participation à la politisation et à l’intégration des masses populaires dans les
démocraties naissantes.

Prix INP Polytech Clermont : 1 500 €

Léo Paulat
Docteur en Chimie organique et bioorganique
École doctorale sciences fondamentales
Intitulé de la thèse : Exploration de la spécificité de substrats d’aldolases pour des applications en synthèse organique

En bref : La biocatalyse, pilier de la chimie verte, utilise des enzymes naturelles comme les aldolases pour des synthèses stéréospécifiques, réduisant l’impact environnemental. Parmi les cibles, le D-tagatose, sucre rare, se distingue par son faible apport calorique, ses bénéfices pour la santé (régulation glycémique, propriétés antioxydantes) et son absence de toxicité, en faisant une alternative idéale pour les diabétiques et d’autres applications médicales. Les aldolases permettent une production écologique de ce sucre rare et ouvrent des perspectives pour la création d’alcools tertiaires, essentiels dans des médicaments comme le tramadol ou l’érythromycine. Ces travaux répondent à des enjeux de durabilité, de santé et d’innovation chimique.

Prix PUI Cap-I-Terr opéré par Clermont Auvergne Innovation : 1 500 €

Laure Chaput
Docteur en Biologie santé
École doctorale sciences de la vie, santé, agronomie, environnement
Intitulé de la thèse : Mise au point et validation de techniques de préservation de la fertilité féminine

En bref : Ce travail de thèse a porté sur l’amélioration des techniques de préservation de la fertilité chez les patientes atteintes de cancer. Pour les petites filles prépubères, la congélation de tissu ovarien reste la seule option, bien qu’elle présente un risque de réintroduction de cellules cancéreuses. Chez les femmes, la congélation ultra rapide d’ovocytes matures est la méthode privilégiée, mais les ovocytes immatures récupérés nécessitent une maturation in vitro. L’étude a évalué l’impact d’un système innovant de congélation semi-automatique et a démontré qu’il est préférable d’effectuer la maturation in vitro avant la congélation des ovocytes.

Prix Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes : 1 500 €

Brice Foulon
Docteur en Sciences de gestion
École doctorale sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion
Intitulé de la thèse : Trois essais sur l’influence de la performance environnementale sur la résilience des firmes

En bref : Cette thèse explore l’influence de la performance environnementale des entreprises sur leur résilience financière face à des crises variées : pénalités réglementaires, sécheresses, pandémie de Covid-19. Elle montre que les entreprises avec une meilleure performance environnementale sont plus rapides à se remettre des perturbations environnementales, mais peuvent récupérer plus lentement après des crises économiques globales. Grâce à une approche de la résilience par deux dimensions complémentaires (stabilité et flexibilité), cette recherche met en lumière les synergies et compromis entre durabilité et performance. Ce travail a comme principale originalité de révéler les mécanismes par lesquels la performance environnementale favorise la survie et l’adaptation des entreprises.

Prix Michelin : 1 500 €

Claire Lescoat
Docteur en Microbiologie
École doctorale sciences de la vie, santé, agronomie, environnement
Intitulé de la thèse : Apport de l’épidémiologie génomique à la compréhension d’une maladie enzootique, la diarrhée virale bovine (BVD)

En bref : Alors qu’elles représentent un fardeau socio-économique majeur, les maladies infectieuses animales endémiques sont peu étudiées sous l’angle de l’épidémiologie génomique, ce qui consiste à analyser les séquences génétiques d’un agent pathogène pour reconstituer sa dynamique de dispersion. Cette thèse vise à y remédier. Elle reconstruit l’histoire complexe de la circulation d’un virus extrêmement problématique, celui de la diarrhée virale bovine (BVD). Ce
faisant, elle confirme l’efficacité de ces méthodes ; elle révèle aussi leur potentiel pour l’avenir de la médecine vétérinaire.

La rédaction